Commentaires

  1. Quelle surprise ! Ils sont là tous les trois. J'avais pourtant ouvert la boîte hier ! Le facteur a dû passer dans l'après-midi... Joie.
    Je plonge dans toute cette beauté.

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  2. Comment appelle-t-on cela ? Une prémonition. J'écrivais que dans votre poésie certaines choses ne voulaient pas être oubliées ni que vous ne vouliez pas les oublier. Et c'est là devant sous les trois écrins que vous avez mis en bandeau pour cet espace de poésie.
    Espace... Comme cela va bien à vos poèmes.

    J'ai retrouvé le poème "Départ", celui que vous aviez posé chez Raymond. Celui qui ouvre le recueil "Rue des années perdues". Ce jour-là, vous partiez..
    "Sur le marchepied j'ai hésité
    Le jour la nuit tout ce à quoi
    Peut se résumer une vie d'homme"
    Vous ajoutez :
    "J'ai oublié ce que j'avais à te dire
    Et je suis monté"
    Et s'en viennent vos poèmes. Paroles pures qui percent une nuit obscure pour l'illuminer. Le temps retrouvé. Je ne sais où il commence; Peut-être dans cette "Mémoire africaine" :
    "Je me souviens d'une case
    Où des pêcheurs bleus lançaient leurs filets
    Etais-je ce jeune homme aux poches remplies de poèmes
    Humant la salure de l'espérance

    Une pirogue fragile me tenait lier de rempart
    Sous les cieux imprévisibles
    j'écoutais les nuages et leur sourate d'eau
    Un calao plantait en vain son cri

    Mes filets n'accrochaient que le vent
    Au loin descendu d’Égypte
    Un vol d'ibis
    M'enseignait la géométrie des rêves (...)"

    Ou peut-être sur cette route ?
    "Je marche sur une route précédé de mon ombre
    Mais c'est l'ombre qui est la route (...)"

    Et vous êtes là
    près de la "fenêtre si grande ouverte
    Qu'on la croit capable d'avaler le bleu du ciel
    Ou quelque oiseau de passage (...)"

    Une présence féminine, douce, voluptueuse hante ces recueils, presque irréelle, comme un rêve.
    Lumière des choses inachevées...

    Je vous laisse pour lire. C'esu un monde où je respire bien. Un monde qui n'existe que par le pouvoir des mots.

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  3. Je me souviens d'une case
    Où des pêcheurs bleus lançaient leurs filets ...


    Souvenir d'un voyage au pays de Senghor

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  4. Que c'est bon de pouvoir passer d'un recueil à l'autre. Les années passent et ce qui est essentiel revient comme une écharde comme une douceur aussi.
    Oui, ce paysage cher à Senghor est d'une beauté infinie comme le Torii d'Itsukushima. Écume et sel, eaux miroitantes avec ce portail rouge qui "appelle un monde invisible"
    mais aussi la présence d'Onyx dieu persan.
    Il faut avoir aimé vécu près d'un chat l'avoir accompagné jusqu'à la mort pour être bouleversé par ce poème :
    "La nuit surgit ta couleur
    Je sais l'instant où ta fourrure noire et soyeuse s'étend sur toute chose
    Obscurité à moi seul familière
    Je marche dans l'eau de tes prunelles

    Tes pattes fourragent ma mémoire
    Comme autrefois ma main ta robe
    Viens fuyons dans la peau du ciel
    Et les nuages et les rêves recomposés

    L'or de ton regard précède l'aube
    Est-ce toi qui roule cette pelote inextricable de jour et de nuit
    Comment oublierais-je
    Ta beauté réduite en cendres"

    Il apparaît dès le premier recueil, fugitivement :
    "Robe d'ombre fugitive, éclats d'or de tes yeux
    Les jours bondissent plus vite que toi."
    Ou encore :
    "Est-ce moi qui me débattais
    Dans les pattes de tes rêves "

    Chaque thème , ainsi, apparaît, disparaît, est rappelé. L'écriture s'allège, retient l'essentiel. Le lecteur retrouve une mélodie, une image. C'est un chemin de mémoire douce.
    La femme aimée aussi revient comme vague. Le poète la tutoie tristement. Pourquoi cette absence ? Tendre beauté dont les mains ouvrent à la nuit.

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  5. Ce qui est sensible , c'est la façon dont se dessine votre blog ("la sortie est au fond du web) dans vos poèmes.
    Ainsi, dans le recueil "Les voiles d'encre" /L'Arbre à paroles, (mon préféré), ce poème, "Mémoire" :
    "La nuit roule ses vagues d'ancolies noires
    Je cherche le sentier du sommeil
    Dans les herbes hautes d'un livre

    Un conte tente de se frayer un chemin
    Jusqu'à la braise de la lampe

    Clarté mourante
    Nous sommes deux
    A nous souvenir de l'Univers"

    Ainsi, les mots, déjà, balancent entre deux mondes. L'immédiat de la poésie pénètre l'étrangeté du monde. L'inaccessible de la science-fiction habite cette coulée sonore dans une immense douceur.
    "

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  6. Je voulais, comme dans les poèmes de Schéhadé, atteindre un au-delà émerveillé.

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  7. "Ce n’est pas des mots pour rien ce poème
    Ce n’est pas un chant pour personne cette mélancolie
    Voici l’automne et ses froides étoiles
    Il reste assez de vent pour s’enfuir
    L’oiseau d’Afrique demande l’heure
    Mais la mer est loin comme un voyage
    Et les pays se perdent dans les pays
    – Écoute à travers les ramures
    Le bruit doré d’un arbre qui meurt"
    Georges Schéhadé

    A la limite de la disparition. votre lieu est le mouvement. peut-être que le monde perdu commence sur le versant caché des mots, dans le chuchotement du poème écrit avec une main enfin libérée de la pesanteur du réel.
    Comment déplier le désir d'ailleurs ?

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  8. Enfin, la poésie s'appuie sur le réel par la présence dans le monde. Sans le réel la poésie n'est plus poésie. Elle permet même d'accéder au réel. Mais la réalité en est transformée.
    Mais la littérature et la vie ne sont pas tout à fait les mêmes espaces.
    C'est un double "je".

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  9. Mêlant le rêve à la réalité. Une connaissance poétique du monde. Présence... Absence...

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  10. La beauté du monde et de la déchirure génèrent l'écriture de vos poèmes teintés de sensualité, de mélancolie. La nature devient lieu poétique mais la gaité y fait des etincelles.
    Vous écrivez :
    "Je suis net à Montevideo ou peut-être sur le fleuve Congo
    Dans un jardin au Liban près d'une fontaine
    Mes parents s'appelaient Jules jacques ou Georges

    Je suis né d'une famille de poètes recomposée
    Dont les noms ornent les rues les places les hôpitaux
    Et qui me laissent en héritage

    Un cavalier à l'épaule de nuit
    Des arbres voyageurs et des aras malicieux
    Qui se moquent de ma page blanche"

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  11. Ce qui est beau dans votre mélancolie c'est qu'elle rejoint la légèreté, l'insouciance, la fraîcheur.
    "Que ton vers soit la chose envolée" écrivez Verlaine.
    Ainsi faites-vous dans "Le temps des hommes".
    "Pins odorants mer étincelante éternité bienheureuse
    Pactes de lumière accordés à nos brèves existences (...)
    Et nous offrez un bref instant le langage des feuilles
    Ce que dit l'arbre dans sa respiration d'oiseau (...)"
    Avant de retrouver après la saison éphémère de la joie., La tristesse..
    "Que tout corps devienne danseur et que tout esprit devienne oiseau" écrivait Georges schehadé.

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  12. "Jules jacques ou Georges"
    Jules Supervielle, Jacques Prévert, Georges Schéhadé, mais j'aurais pu ajouter Jean-Baptiste Tati-Loutard :


    NOUVELLES DE MA MÈRE (in Poèmes de la mer)




    Je suis maintenant très haut dans l’arbre des saisons ;
    En bas je contemple la terre ferme du passé.
    Quand les champs s’ouvraient aux semailles,
    Avant que le baobab n’épaule quelques oiseaux
    Au premier signal du soleil,
    Ce sont tes pas qui chantaient autour de moi :
    Grains de clochettes rythmant mes ablutions.
    Je suis maintenant très haut dans l’arbre des saisons.
    Apprends par ce quinzième jour de lune,
    Que ce sont les larmes ― jusqu’ici ―
    Qui comblent ton absence,
    Allègent goutte à goutte ton image
    Trop lourde sur ma pupille ;
    Le soir sur ma natte je veille toute trempée de toi
    Comme si tu m’habitais une seconde fois.

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    1. Magnifique poème pour rencontrer Jean-Baptiste Tati Moutard.
      l'Afrique aimée et là aussi la mémoire du bonheur.

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    2. Supervielle...
      Me revient en mémoire : "Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin (...)
      J'étais comme un bateau coulant dans l'eau fermée
      Comme un mort je n'avais qu'un unique élément"

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    3. Eh non, c'est Eluard !
      Alors quoi de Supervielle dans ma mémoire ? "Où courent ils ainsi ces lièvres, ces belettes..."
      C'est l'histoire d'un homme seul, de mots qui l'atteignent comme des balles perdues, du mal fait à des amis....

      https://pagestranquilles.fr/2022/03/25/pour-vivre-ici-extrait-de-paul-eluard/

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    4. Voilà j'ai retrouvé ! Ça vous ressemble aussi, comme le bateau d'Eluarf qui coule dans l'eau fermée :

      https://www.laculturegenerale.com/les-amis-inconnus-poeme-jules-supervielle/

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  13. Elle est belle votre famille "recomposée" !

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  14. "Il faut avoir aimé vécu près d'un chat l'avoir accompagné jusqu'à la mort pour être bouleversé par ce poème :"
    J'ai été évasif à ce sujet, plus haut sur le blog principal, mais la mort d'Onyx a été un arrachement et le souvenir de ses derniers instants c'est comme si on m'extirpait le cœur à chaque fois. Ce chat était exclusif. Tous les jours je me heurtais, je me heurte à des indifférences, à des hostilités, à moi-même, et là "on" m'arrachait un des biens les plus précieux, celui que j'étais censé protéger, qui ne plaçait sa confiance qu'en moi.

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  15. Mes enfants et mes petits-enfants, mon frère aussi ont vécu ce drame et ont accompagné, chacun, leur chat âgé et arrivé au bout de sa vie chez le véto. Ils étaient dévastés de chagrin. Tous ont tenu leur chat dans leurs bras au moment de la piqûre fatale.
    Votre poème est plein d'amour pour votre petit compagnon..

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  16. Pour prolonger la douceur et la tristesse de cette mémoire, ce petit texte de Philippe Jaccottet du recueil "Ce peu de bruit".
    "La chatte (dont il a bien fallu abréger les jours) : le silence total de ses pas, où qu'elle allât - passages d'une ombre lumineuse, pour nous en partie absente, comme prise dans un rêve tranquille, avec peu de cris et ceux-ci, les derniers temps, de plus en plus brefs et faibles. Avec plusieurs fois par jour, des rites presque horlogers, dès le réveil ; et l'attachement, tout de même, qu'elle suscite et dont elle fait si discrètement preuve en retour : une petite âme tout de même, visiblement inquiète et boudeuse au moment de nos rares départs. A la campagne, l'été, cet autre rite indépendant de nous celui-ci : d'aller au coucher du soleil, presque immanquablement s'allonger sur le même rocher, face au soleil, comme pour profiter encore de sa chaleur. Une petite âme en chaussons de fourrure, peu de chose, mais tout de même."

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  17. Le soir tombant, j'ai lu lentent votre dernier recueil paru en 2018. C'est une longue élégie. "Rue des années perdues". J'aime le nom de la maison d'édition "La petite porte". Comme cela vous va bien. Un murmure...

    "Entre lune et sommeil
    J'étais entre la lune et le sommeil
    J'étais ce bateau remontant le fleuve
    Guettant les rives
    Où les arbres joignent leurs branches
    par-dessus les eaux
    Je ne peux dormir sans la bénédiction
    De tes mains"

    Le monde est-il encore habitable poétiquement ?
    Tout semble devenir incertitude. Le poète flotte dans un entre-deux dans un lieu sans frontière soulignant la perte.. Il s'absente...
    Ici et ailleurs, immobile au milieu de la foule.

    "Remontant la rue des années perdues
    Je cherche en vain une ombre un livre
    Ici il n'y a que des visages indifférents
    Le matin me pousse comme les autres
    Au milieu des épaules
    Chacun rejoint sa cellule"

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  18. C'est un recueil-nid qui se replie sur lui-même. C'est l'enclos. La voix fragile fait appel à la mer, à l'ange, à la paix en réponse à la solitude. Seule la parole tient le monde.
    "Je suis comme le sable
    Silence et sommeil
    Si la mer ne lui prêtait un peu de son crissement
    Le vent dispersé le grain de mes années
    Je guette le ressac des mots
    Quelques rêves marins
    Pour reconstituer provisoirement
    En souvenirs humides
    Un peu de ce que je fus"
    Terre d'élégie... dissolution... conscience d'un paradis perdu.
    Charme de ce recueil, attentif, désenchanté.
    Sur la couverture , une nuit étoilée de Van Gogh sur la rue sombre où éclate la lumière jaune d'une terrasse de café. Refuge de chaleur pour solitaire. Il faut imaginer Van Gogh peignant la nuit, éclairant sa toile par quelques bougies plantées sur son chapeau, car il voulait être là baignant dans cette clarté sombre des étoiles.
    Je comprends mieux votre recherche dans la fiction des romans que vous choisissez de chroniquer mais quelle poésie envoûtante...

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  19. Car le bleu accorde le jour et la nuit, la mer et le ciel dans ses profondeurs...

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  20. Le dernier poème du recueil "Les voiles d'encre" (édité par L'arbre à paroles en 2016)

    Étoiles

    "Quelques pas dans la nuit
    Qui évoquent un homme
    Ou un écho

    Un homme que nul ne voit
    Un homme dans sa propre nuit
    A l'intérieur de la nuit
    Une vie comme un empilement de nuits

    Quelques pas obstinés

    Tamiseur de nuit chercheur d'étoile "

    Ce poème semble le portrait d'un homme dépossédé de lui-même, séparé de lui par un dédoublement poétique. Il vacille entre absence et présence entre doute et vertige..Il disparaît. Anamnèse...
    Ce pourrait être les premières lignes d'un roman. Il sort de lui et entre dans la survie dans un temps entre l'autrefois et le futur. Ubiquité... Distance temporelle créée par l'écriture. Entre-t-il dans l'irréel du présent entre ici et ailleurs ? Juste un décalage... Reviendra-t-il à la femme aimée comme Orphée par son chant ?
    Et c'est le dernier poème du recueil... De la nuit en plein jour....

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  21. Ce qui traverse les trois recueils c'est la bonté, le silence, l'incertitude, la douceur et une légèreté qui donne aux mots le poids d'un papillon.
    Eh bien, elle est bien belle votre poésie !

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  22. En dehors du poème "japonais" je suis assez satisfait (en mode Prévert) de :

    Le temps passait
    Et tu ne disais rien
    Rien de tes joies
    Rien de tes souffrances
    Le temps passait et tu étais là
    Maintenant que tu as disparu
    J’affronte
    Les escaliers interminables
    Les clefs qu’on ne trouve plus
    Les rendez vous ratés
    Les petites morts quotidiennes
    C’est ta façon à toi
    De me parler


    "Poèmes choisis" qui recueille des textes juvéniles est une auto-édition. Caractères Lexicon, papier de qualité et illustration de plage corse... Je m'étais fait aider pour l'édition par une maquettiste professionnelle.

    Merci de m'avoir lu. Quelqu'un se souviendra de moi.
    Qui m’aime se souvienne
    Du sifflement des oiseaux
    Et d’une âme au seuil de la porte


    Merci

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  23. Mais Soleil vert, ma lecture est loin d'être terminée. C'est un premier survol.
    J'avais remarqué ce poème. Ces silences qui tuent...
    Et puis la mort, la vraie, qui laisse les questions sans réponse.
    La mort, la vraie qui se révèle dans les petites absences quotidiennes.
    Le vrai et terrible silence.
    La place des remords. Tout ce qu'on na pas dit.
    De temps à autre, je reviendrai ici car bien des poèmes méritent une lecture approfondie.
    L'articulation du premier recueil me reste obscure. Comment l'avez-vous conçu. Les poèmes ont-ils tous été écrits la même annee ?

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  24. Un livre de poésie ça ne se lit pas comme un roman. Ce sont des livres, quand on les a choisis, qui sont à portée de la main pendant des années. Soudain tel morceau de poème nous revient en mémoire. On saisit le livre, recherche le poème et voilà qu'il nous parle, cède encre un peu de ses secrets. Surtout que votre écriture dévoile dans dévoiler. Il y a toujours des seuils de silence. Des haltes pour laisser longuement résonner un mot.
    J'ai ainsi, à la maison, mon coin poésie. Quelque chose y palpite de secret, de murmuré.
    Je vous imagine, marchant et écrivant dans votre tête ou sur un carnet. D'abord un mot, un rythme. Et ça monte comme des bulles épargnées dans la noirceur des eaux troubles du quotidien.
    Pourquoi avez-vous abandonné ?
    C'est trop peu, trois recueils. Même si c'est difficile de se faire éditer, il faut écrire car vos poèmes, personne ne les a écrits, ne peut les écrire.

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  25. L'illustration de plage corse... Dans vos liens il y a le beau dialogue avec l'artiste Dany Marie et un renvoi à son site où l'on voit ses oeuvres. Je vous avais écrit apprécier aussi ses oeuvres abstraites.
    Oui. Le papier est beau. Comme la mise en pages. Tout cet espace blanc, reposant autour de chaque poème.
    C'était en 2012.
    La premiere vague de poèmes est dédiée à Onyx, le beau persan qui traverse vos songes puis le beau et douloureux poème, puis sa fourrure de vent dans les feuilles. Le panier à linge jaune... Surgissent.encore des souvenirs....
    Et les derniers vers si émouvants :
    "Dans l'espoir qu'un souffle ténu
    Vienne effleurer ma bouche et mes cheveux"
    Oui, c'est ainsi que les chats veillent leur maitre puis se lovent contre eux et s'endorment, confiants.

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  26. Il me reste à découvrir : Le monde enfermé, Fragments de ma demeure, Poèmes à l'autre.
    J'avance lentement, humant l'air, passant d'un recueil à l'autre. Sortilèges.
    Puis je chercherai les passerelles : couleurs, images, sons, paysages. L'ici et l'ailleurs...
    Bonne soirée.
    C'est moi qui vous dis Merci.
    Comme je l'ai dit plusieurs fois à Raymond qui écrit différemment de vous et dont les songes sont aimantés par Le Chemin... Son premier et si beau livre avec les gouaches de son amie.

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  27. Premier recueil, donc.
    Le monde enfermé. Très très étonnant. Ça donne le tournis.
    Les deux citations en exergue donnent le fil d'Ariane pour sortir de ce labyrinthe.
    "Lorsque les oiseaux regardent à l'intérieur des maisons..." échangeant leurs "cages imaginaires" contre un espace intérieur dilaté par la rêverie.
    Ce poème m'entraîne dans les toiles de Magritte ou de Dali. Besoin de l'image pour rendre vos mots palimpsestes.
    "L'armoire qui délivre sa mémoire d'arbre"
    Puissions-nous délivrer la nôtre...

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  28. Puis viennent d'autres mots (maux) :
    "Ce matin la douleur est un
    étirement de sable
    Une marche sans horizon
    Un battement de mer inlassable
    Les mots tournoient inaccessibles dans le ciel (...)"

    Je les appose à ceux de Georges Schehadé :
    "Sur. Cette plage abandonnée
    Elle ne venait que pour s'en aller
    Comme les vagues de la mer"
    Très proches aussi de ceux que vous avez choisis, hier :
    "Le temps passait et tu étais là
    Maintenant que tu as disparu
    J’affronte (...)"
    La mer, le sable et la perte. Solitude... L'absence et la disparition.
    Comme si seule l'absence pouvait faire naître sa présence.
    Georges Schehadé écrit aussi :
    "Dans la cage d'un oiseau il y a un jardin de tristesse
    Et toute la mélancolie d'une maison"
    Voilà qui relie vos deux poèmes.
    Comment se consoler de la vie ?

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  29. Et vous écrivez :
    "Les oiseaux qui fendent le ciel
    N'ont qu'un chant pour cicatriser le jour
    Et par les blessures entrouvertes
    S'échappent la lumière et les hommes
    Qui sommeillent avec les nuages"
    Et lui écrit :
    "Les oiseaux s'ouvriront qui n'ont plus de patience
    Et ce sera le songe de la première nuit"
    Traces de l'éphémère vous réunissent....

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  30. https://www.japan-experience.com/fr/decouvrir/miyajima/temples-sanctuaires/sanctuaire-itsukushima

    Pour vous c'est un Kanji, un idéogramme, une écriture. La porte aussi d'un monde invisible.

    "Torii d'Itsukushima
    Kanji rouge posé sur l'eau
    Quelle main océane
    Inspira ta calligraphie

    La voûte de ton portail
    Appelle un monde invisible
    Envoûtant est le livre
    Qui me lie à l'autre rive"

    L'envol... Ascension spatiale, mentale... aérienne. Arrachement à la gravité
    C'est l'hybris... Tous les possibles....
    Votre sanctuaire ressemble à un oiseau qui s'envole.
    Vous me faites penser au petit Nemo du pays du sommeil ( Little Nemo in Slumberland) créé en 1905 par Win McCay. Chaque matin, le petit Nemo se réveille au pied de son lit.. ses aventures n'obéissent qu'à la logique des rêves. Où à Georges Méliès et son voyage dans la lune. (Le tout premier film de science-fiction d'une grande poésie).

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  31. J'ai lu les premiers poèmes des années 1979 er 1978. Par éclats je vous retrouve mais les textes sont très compacts. Votre écriture a beaucoup évolué devenant plus resserrée, limpide, elliptique. 2016... 2018... Les poèmes de la maturité. Magnifiques !
    J'ai maintenant envie de revenir à vos chroniques de romans qui sont vives, passionnantes.
    Il va me falloir retraverser le blog en sens inverse mais je garde précieusement le chemin qui mène à votre jardin poétique. Merci.

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  32. Vous avez écrit avoir abandonné définitivement l'écriture de la poésie. Quel dommage...
    Alors peut-être ces mots de Georges Schehadé :
    "Le bruit d'un coquillage n'est pas celui de la mer
    Ni le voyage du vent
    Mais le chant et la tombe d'un sommeil"

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  33. Je relis lentement les poèmes de vos vingt ans.
    1977
    "Enfin délivré de la houle
    Quand tout de plie
    A la pulsation des méduses
    Le poète en son sommeil
    Comme un cœur
    Qui bat sous la mer"

    Quelle beauté...
    "Ecrire, c'est tracer des lignes de fuite", écrivait G. Deleuze.
    Il vous fallait donc rêver jusqu'à une langue nouvelle. Énigmatique écriture de la science-fiction... Celle de tous les possibles. Vous risquer dans une dimension de la métamorphose.. Quel voyage... Rencontre avec des personnages d'une inquiétante étrangeté. Vous rêvez en pensant que vous êtes éveillé... Nomade et libre. Les intuitions de vos poèmes seront déchiffrées comme pour réentendre vos propres paroles. Comme pour entendre encore le bruit du vent et de la houle dans le coquillage des livres.
    Entre les deux... soleils, invisible, une dimension d'inconnu, cristallisation silencieuse. Mémoire... Oubli... incessantes remémorations.
    Chagrin dont il ne restera que le cristal. Solitude.

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  34. Réponses
    1. J'avais été impressionné à l'époque par un Schéhadé bis : Fouad El-Etr, auteur du recueil
      "Comme une pieuvre que son encre efface" aux éditions La Délirante

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    2. En cliquant sur <- Espace poétique, puis la triple barre horizontale, vous pouvez revenir au blog principal

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    3. C'est pratique, astucieux mais j'aime séparer les deux espaces. Ce que j'écris dans l'un devrait être différent de ce que j'écris dans l'autre. Un blog abritant deux soleils, un vert en haut, un bleu ici. Vous êtes un peu un extra terrestre né dans une bouteille d'encre !
      Deux chemins qui bifurquent comme dans la couverture du roman de Priest (Anouck Faire) ou dans l'église dAnvers de van Gogh.

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  35. Vous l'avez lu ce roman-conte récent ?

    https://www.lacauselitteraire.fr/en-memoire-d-une-saison-de-pluie-fouad-el-etr-par-laurent-fassin

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  36. Non. Il a publié d'autres recueils que je n'ai pas lu. Je l'ai rencontré en 2016, il arrêtait l'activité de La Délirante. Qu'est-ce que j'aurais aimé être publié chez cet éditeur dont les livres étaient confectionnés avec un papier d'auvergne épais.

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  37. Je comprends !
    Vous m'avez fait decouvrir sa poésie lyrique et fluide et sa vie et même son visage, très intéressant.

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  38. Par un point situé sur un plan de Robert Desnos

    "Par un point situé sur un plan
    On ne peut faire passer qu’une perpendiculaire à ce plan.
    On dit ça…
    Mais par tous les points de mon plan à moi
    On peut faire passer tous les hommes, tous les animaux de la terre.
    Alors votre perpendiculaire me fait rire.
    Et pas seulement les hommes et les bêtes
    Mais encore beaucoup de choses
    Des cailloux
    Des fleurs
    Des nuages
    Mon père et ma mère
    Un bateau à voiles
    Un tuyau de poêle
    Et si cela me plaît
    Quatre cents millions de perpendiculaires."

    Un sourire à ajouter au beau roman de Sigismund Krzyzanowski "Souvenirs du futur"

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  39. Quel plus bel endroit au seuil de la nuit pour poser un poème (ou chanson ?) d'André Hardellet ? Ce texte m'évoque "Tigre en papier" d'Olivier Rolin...

    C'est un poème de jeunesse (1954). (Recueil : Le luisant et la Sorgue)

    LA RONDE DE NUIT

    "Les muses du quai de Bercy
    M'avaient conduit jusqu'à Grenelle
    Et leurs sœurs de la Grange-aux-Belles
    Vers les jardins clos de Passy,
    La nuit s'entendait avec elles,
    Les muses du quai de Bercy.

    J'allais dans Paris, port de songe
    Ouvert au piéton noctambule,
    Avec mes amis de toujours
    Embarqués vers le crépuscule
    Et disparus au point du jour.
    J'allais dans Paris port de songe.

    Restif, Nerval, Apollinaire,
    Léon-Paul Fargue et tous les autres
    Qui me montriez le chemin,
    Abordez-vous les lendemains
    Rayonnants sur les îles claires ?
    Restif, Nerval, Apollinaire...

    D'abord c'est le Dimanche au cœur :
    Un départ à Paris-Bastille
    Vers les Eldorados sur Marne,
    La blonde en robe de fraîcheur,
    Ses seins fleuris par les jonquilles
    D'abord c'est le Dimanche au cœur.(...)

    J'entre mais vous n'êtes pas là,
    Ce soir non plus, mes Vénitiennes,
    Vous que mon rêve suscitait
    D'un nom évoquant la blondeur
    Sans qu'il vous rencontrât jamais.
    J'entre, mais vous n'êtes pas là.

    Dehors la nuit me parle bas
    Et je sens tomber ses pétales
    Sur tous les bonheurs inconnus
    Qui fusent au ciel quand s'exhale
    Le délirant plaisir des filles.
    Dehors la nuit me parle bas.(...)

    Seul, les yeux fixés sur son verre,
    Un gars taciturne au comptoir :
    Il me ressemble comme un frère
    Et je connais son désespoir
    Aux heures blêmes du regret.
    Seul, les yeux fixés sur son verre.

    Il revoit les hiers perdus,
    Un beau sourire qui s'efface
    Dans l'âge d'or des bras tendus
    et, tout à coup, dans une glace
    il ne se reconnaîtrait plus.
    il revoit les hiers perdus. (...)

    L'aube va chasser le silence
    rassemblant ses oiseaux de feutre,
    Maintenant la ville apparaît
    - Et voici demain qui commence
    Entre deux nuits et leurs secrets.
    L'aube va chasser le silence."



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  40. Dans un tweet, Pierre Assouline salue la mémoire de Hans Magnus Enzensberger.
    Dans un de ses livres, insolite, j'ai trouvé cet étrange poème.
    Je me demande si un poète-romancier que j'ai rencontré en ce lieu-là le connaissait...

    "Sans-papiers
    Boulevard de Port-Royal, mars 1999

    Calmes conversations chez le poète au quatrième étage
    enfoui sous la neige des manuscrits
    des périodiques sur la table, au mur
    de silencieux classiques sur papier bible, résistant
    et fin comme des pelures d'oignon.

    Sur le boulevard, dehors, tambours,
    véhicules d'intervention, porte-voix, danseurs,
    des enfants qui brillent et des femmes
    comme des reines en robes africaines,
    à la recherche d'un bout de papier."


    Page 75. "L'histoire des nuages - 99 méditations" Hans Magnus Enzensberger
    Édition bilingue "Vagabonde"
    Traduit de l'allemand par Frédéric Joly et Patrick Charbonneau.
    Préface de Jean -Jacques Schuhl.


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  41. Soleil vert, comment avez-vous écrit vos poèmes. Sur un carnet, des feuilles, le clavier d'un ordinateur ? Chez vous ? Dehors ? En marchant ?

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  42. Le vent des prophéties
    (page 43 de votre dernier recueil "Rue des années perdues".)

    "On me dit prophète héraut de l'automne
    Gardien des souvenirs
    Mais des amours déçus et des feuilles mortes
    Je souffle la caravane
    Je ne suis que le vent aux doigts de néant
    Qui rien ne possède et que nul ne possède"

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